Recherche et démence : combiner les exercices physiques avec les jeux vidéo

C’est notamment l’objectif de l’« exergaming » : faire de l’exercice en jouant à des jeux virtuels. En d’autres termes, ces jeux permettent de rester actif tout en s’amusant. Ils invitent les participants à réaliser des exercices physiques, dans un environnement virtuel. Les joueurs contrôlent le jeu en bougeant.

Partant de ce concept, le groupe de recherche « Aide psychosociale pour les personnes atteintes de démence » (en néerlandais, « Psychosociale hulpverlening bij dementie ») du centre médical VU à Amsterdam effectue des recherches sur l’efficacité et sur le rapport coût-efficacité de combiner les exercices physiques avec les jeux vidéo chez les personnes atteintes de démence.

Joeke van der Molen-Van Santen participe à ces recherches dans le cadre de son doctorat. Les recherches sont effectuées en collaboration avec SilverFit. Au cours de sa formation en psychologie, elle s’est particulièrement intéressée au sujet de la démence. Joeke : « C’est une pathologie très large, dont les aspects sont nombreux. En vieillissant, de plus en plus de personnes développent des symptômes liés à cette pathologie, d’une manière directe ou indirecte. Par le biais de cette étude, nous nous intéressons aussi aux bénéfices que pourront en tirer les aidants si les personnes âgées atteintes de démences bougent davantage et se sentent mieux »

Pédaler dans un environnement virtuel

« Nous nous adressons en particulier aux personnes atteintes de démence qui vivent encore à leur domicile et qui se rendent dans des centres de jour. Dans ces établissements, ils peuvent choisir de suivre un programme d’activité physique traditionnel ou opter pour des séances de vélo interactif, au moins deux fois par semaine. Faire du vélo de façon interactive, c’est pédaler sur un vélo d’appartement ou sur un theratrainer tout en regardant sur un écran situé en face de soi la vidéo d’un itinéraire filmé en plein air. En comparant les deux groupes d’individus, tous deux réalisant un programme d’exercice différent, nous pouvons évaluer les effets de l’entraînement physique par le biais de jeux virtuels. »

Mesurer l’effet de l’exergaming

« Les aidants qui s’occupent des personnes atteintes de démence tiennent à jour un journal pendant une période de six mois. Ils y précisent la quantité de soin et de physiothérapie dont les patients ont besoin, et y notent ce dont eux-mêmes ont besoin. Ils sont interviewés au début de l’étude, puis au bout de trois et six mois, à propos de leur qualité de vie, de leurs compétences, et de la pression qu’ils peuvent ressentir dans leur travail.

En outre, nous mesurons également tous les trois mois l’évolution de la vitesse de marche, de l’équilibre, de l’activité physique, et le bon fonctionnement des capacités cognitives, émotionnelles et sociales des participants. Nous obtenons ainsi un aperçu clair de l’évolution des personnes qui effectuent les séances de vélo interactif par rapport à celles qui suivent un programme d’exercice plus traditionnel. Je pense que les deux groupes différeront, mais nous allons de voir attendre fin 2019 pour en être certains, c’est-à-dire attendre que l’étude touche à sa fin. »